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Prévention des mammites au tarissement Faut-il traiter systématiquement ? (1ère partie)

Tarir une vache avec une production laitière élevée, augmente considérablement les risques d’infection après le tarissement (©Terre-net Média)

Les vaches taries n’ont pas toujours le suivi qu’elles méritent. C’est pourtant pendant cette période de huit semaines que se prépare la prochaine lactation et où un petit problème pourra avoir de graves conséquences sur la santé de la mamelle. Une étude anglaise a montré que près de 60 % des mammites de début de lactation ont pour origine une infection pendant la période de tarissement. Le Btpl (Bureau technique de la promotion laitière) vous donne quelques conseils pour préparer en amont vos vaches à faire du lait exempt de cellules.

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Tarir une vache avec une production laitière élevée, augmente considérablement les risques d’infection après le tarissement (©Terre-net Média)

Des infections plus fréquentes qu’on ne le croit durant la période de tarissement

Certaines mammites dues à des coliformes contractées pendant le tarissement restent à l’état subclinique plusieurs semaines et ne peuvent se manifester que par quelques grumeaux dans le lait. Certaines vaches cependant, vont exprimer des symptômes plus ou moins graves suite à des facteurs déclenchants tels que vêlage difficile, déficit énergétique en début de lactation, fièvre de lait, cétose, métrite, non délivrance, etc. 

Ces résultats remettent en cause la théorie du germe opportuniste qui veut que la contamination par les colibacilles se fasse dans les heures qui précédent les signes cliniques. En clair, il en serait fini de l’affirmation «  la mammite colibacillaire, c’est la fatalité, on n’y peut rien ! ». Le tarissement des vaches doit donc être fait avec rigueur, afin de traiter les infections existantes, mais aussi de prévenir tout risque avant le vêlage et en tout début de lactation.

Préparer les vaches au tarissement

Tarir une vache avec une production laitière élevée, augmente considérablement les risques d’infection après le tarissement ! En effet, la formation du bouchon de kératine dans le canal du trayon est plus lente et les globules blancs sont plus tournés vers la réorganisation du tissu mammaire que vers la lutte contre les microbes entrant dans la mamelle.

Une vache doit donc être tarie avec peu de lait dans la mamelle : moins de 15 l par jour. Il faut préparer cette baisse de production en réduisant la concentration de la ration : réduction des concentrésou remplacement d’une partie de la ration par du foin fibreux ou un ensilage de céréales immatures.

Cette transition doit être préparée à l’avance selon le niveau de production et la concentration de la ration. Avec un robot, il faut diminuer la quantité au robot autour de 2 kg pour que la production baisse mais que les vaches continuent à venir. Il faut également diminuer le niveau de la ration à l’auge.

Tarir des vaches à moins de 15 litres par jour

Une fois la production passée à moins de 15 kg, le tarissement sera réalisé après la dernière traite, sans passer par une étape "une traite par jour" qui favorise les risques de nouvelles infections.

Le traitement au tarissement sera fait de manière rigoureuse dans un environnement protégé et propre : 

Faut-il traiter systématiquement ?

Le rôle du traitement antibiotique intramammaire au tarissement est double :

Pendant la période sèche (dry period, en anglais sur le graphique ci-dessous), la mamelle a en effet deux périodes sensibles aux infections :

Si les vaches sont saines, et l’environnement des vaches taries propre, le traitement n’est en théorie pas nécessaire.

 Fréquence des nouvelles infections intramammaires à coliformes lors du cycle de lactation (Green et al. In Practice 2002). (©DR)
 

Deux stratégies sont donc possibles :

L'obturateur de trayon pour les vaches saines

Chez certaines vaches, ce bouchon de kératine est insuffisant pendant toute la durée du tarissement : ce sont des vaches qui perdent du lait bien avant le vélage. L’utilisation d’un obturateur de trayon sans traitement, ou après traitement assure la fermeture du canal en remplaçant le bouchon de kératine : son utilisation suppose toutefois trois conditions :

Pour tout autre cas le traitement classique reste nécessaire.

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